jeudi 30 avril 2009

L'évolution des technologies, pour le meilleur et pour le pire

Chers lecteurs de mon blog, je me tape sur les doigts pour avoir pris autant de temps avant d’écrire un nouveau billet. Assiduité Valérie! Les idées ne manquent pas pourtant, mais il ne suffit pas d’y penser, il faut les mettre en mots.

De plus, les sujets d’actualité, parfois source d’inspiration, deviennent si rapidement désuets qu’il faut être vite sur la gâchette pour en faire l’objet d’un billet. Tel qu'Aurélie Alaume le spécifie dans son propre blogue, en réponse à un commentaire de son billet Quand Michelle Blanc me fait culpabiliser : « sur internet tout est si rapide que, le temps de formuler une opinion bien articulée, la blogosphère est déjà passée à autre chose..c’est frustrant ! ». En effet, c’est frustrant!

Tout cela m’amène à vous parler de la conférence à laquelle j’ai assistée hier soir, présentée par la Toile des communicateurs, soit 30 ans de communications politiques : regard sur un univers bouleversé offerte par Line-Sylvie Perron, conseillère principale au cabinet de relations publiques NATIONAL.

Madame Perron, de par sa grande expérience en politique, entre autres comme attachée de presse de René Lévesque, a fait le point sur l’évolution des communications dans ce domaine bien particulier. Elle a abordé entre autres l’avancée des technologies et l’influence qu’elles ont eue sur la façon de travailler des communicateurs, mais également des personnalités politiques.

Aujourd’hui, vu l’instantanéité de l’information et tous les outils mis à notre disposition, les politiciens doivent réagir très rapidement lorsqu’il s’agit de diffuser des nouvelles, de réagir aux dires des autres politiciens, de répondre aux questions des journalistes et bien sûr, d’informer l’électorat.

Avec en main ces belles petites bêtes que sont les téléphones cellulaires, les personnalités politiques et toute leur équipe sont disponibles 24 h sur 24. Elles travaillent donc sans relâche en étant constamment au cœur de l’action.

L’aspect négatif de tout ça, comme l’a mentionné madame Perron, c’est que les politiciens n’ont plus le temps de réfléchir. On leur demande une réponse immédiate, tout en déplorant la langue de bois… Et gare à celui qui a fait une gaffe au petit écran! Elle sera vue en boucle par des milliers d’internautes et présente à jamais sur la toile.

Le monde politique n’est pas le seul à subir les effets de l’évolution des technologies. Les grandes entreprises et les différents médias doivent eux aussi transformer leur façon de faire en matière de communication et réagir rapidement à leur environnement immédiat.

Je dois dire que l’exercice d’avoir un blog et de tenter de l’alimenter tout en ayant un horaire chargé (dix fois moins qu’un politicien par contre!) me fait vraiment réaliser l’ampleur du travail qu’ils ont à faire chaque jour! Finalement, je lève mon chapeau à tous ceux et celles qui sautent à pied joint dans l’arène politique! Le feriez-vous?

6 commentaires:

  1. Intéressant Valérie, j'aurais aimé y être... !

    Avant de répondre à ta question, je voudrais juste ajouter une petite chose: quand tu dis qu'avec les nouveaux médias les politiciens doivent réagir de plus en plus vite pour (entre autres) informer l'électorat, j'aurais envie de dire (et d'espérer) que les politiciens devront bientôt répondre également à l'électorat (et non plus seulement aux questions des journalistes..). c'est également un grand bouleversement ça.

    Par exemple, sur Twitter, il y a une semaine Gilles Duceppe demandait aux personnes qui le suivent quelles questions ils aimeraient poser en Chambre (il préparait son intervention pour l'après-midi même).
    Là, il y a un énorme changement: moi, citoyenne qui "follow" Gilles Duceppe (ou son attaché de presse) sur Twitter je peux lui soumettre une question... c'est là que l'on pourra peut-être, un jour, envisager une communication bidirectionnelle...

    Pour répondre à ta question: faire le saut en politique, je le ferais si viscéralement je me devais de défendre une cause...mais j'y réfléchirais avant, entrer en politique c'est faire de grands sacrifices.

    Merci pour ce billet Valérie et.. garde le rythme !


    Aurélie

    ps: merci pour la mention !

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  2. En effet, les nouvelles technologies ont également plusieurs points positifs en ce qui a trait au lien pouvant se créer entre l'électorat et les politiciens. Ceux-ci peuvent de cette façon prendre le pouls plus rapidement de la société et guider leurs décicions et leurs actions en fonction du feed-back qu'ils ont reçu.

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  3. Philippe Dubeau23 mai 2009 à 02:03

    Si vous saviez combien il est plus agréable et satisfaisant d'interagir directement avec les citoyens que de passer par les médias traditionnels!

    Cependant, il est encore loin le moment où nous pourrons nous passer de la télévision pour faire passer notre message. Que ce soit en earned ou en paid media...

    La sphère politique a dû s'adapter à l'arrivée de chaque nouveau médium d'information. Le passage des journaux à la radio fut très bien utilisé par FDR pour vendre son New Deal. Duplessis n'aimait pas la télé parce qu'ils le prenaient sur son mauvais profil et avait un trop grand nez "La télévision, je n'aime pas ça, on n'a pas de contrôle là-dessus", disait-il.

    Vous êtes chanceux maintenant de pouvoir assister à l'arrivée d'un nouveau médium: l'internet. Ce medium, à l'inverse de la télévision, ne permet pas (au contraire il interdit!!) le contrôle du message. Les politiciens, leurs consultants et les médias sont présentement en pleine période d'adaptation, et ça donne des résultats heureux (Barack) et malheureux (Stéphane Dion).

    La contrepartie d'avoir moins de contrôle du message, les organisations politiques sont appelées à mieux définir celui-ci, afin que la population puisse se l'approprier sans qu'il y ait de dichotomie.

    Les livres que j'ai le plus appréciés sur ces sujets sont "The Assault on Reason" d'Al Gore, qui traite du passage de la télé à l'ère d'internet, "The Revolution will not be televised" de Joe Trippi qui explique bien ce qu'est une campagne électorale 2.0 et "The Political Brain" de Drew Westen, qui explique comment il faut shaper son message aujourd'hui.

    Comme tu peux voir, je m'intéresse beaucoup à ces questions. Si tu continues à bloguer sur ce sujet, je viendrai commenter!

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  4. La question des médias sociaux et leur influence sur la façon de faire de la politique est franchement intéressante. Je note tes références bibliographiques Philippe! Elles me seront sans doute utiles dans le cadre de ma maîtrise où j'aborderai la gestion de l'image des candidats politiques et l'impact que celle-ci peut avoir sur la réussite ou l'échec d'une campagne électorale.

    En fait, ce que je me demande, c'est si ces nouveaux outils, même maîtrisés à la perfection, peuvent avoir un réel impact auprès des citoyens qui devront faire le choix d'un candidat. Si un candidat est dépourvu totalement de charisme, comme Stéphane Dion, y a-t-il moyen de renverser la vapeur? Jusqu'à quel point peut-on "contrôler" ou plutôt "gérer" l'image d'un candidat?

    Enfin, j'aurai l'occasion d'étudier la question plus en profondeur très bientôt et je pense qu'il y aura beaucoup à dire sur le sujet!

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  5. Merci Philippe pour tes suggestions de livres et pour ton commentaire! Ce sujet m'intéresse aussi beaucoup et je vois que de ton côté, cela te passionne vraiment. Tu es d'ailleurs au première loge pour expérimenter ces nouveaux outils dans le cadre de ton travail. Quant à moi, je prendrai le temps de consulter les ouvrages de référence que tu nous as proposés!

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  6. @ Mélanie
    On ne peut plus gérer ou contrôler l'image ou le message d'un candidat, comme avant. Et à mon avis, c'est une très bonne chose. La démocratisation des campagnes électorales et l'empowerment des militants sont facilités par les nouvelles technologies. Mais c'est plus un changement de mentalité qu'un changement de support médiatique.

    Ce qui importe aujourd'hui, c'est de bien définir son message (ou l'image de son canddiat). La définition du message est différente du contrôle du message. Avec une bonne définition, vos militants vont se l'approprier et le porter pour vous.

    Ça me ferait plaisir de te donner un coup de main si tu en avais besoin. Et d'en jaser aussi avec toi, Valérie! Mon courriel est philippedubeau@me.com N'hésitez pas à vous en servir.

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