jeudi 10 décembre 2009

Un débat qui se poursuit…

Je viens de lire un article sur Cyberpresse où on parle une fois de plus de la pertinence d’offrir aux étudiants le cours d’éthique et de culture religieuse. Le Parti québécois réagit fortement à une récente analyse faite par la sociologue Joëlle Quérin qui conclue que « le cours d'ECR occulte les valeurs québécoises et «endoctrine» les élèves en faveur du multiculturalisme». Un des députés du PQ, Pierre Curzi, en vient même à dire qu’on devrait cesser d’enseigner ce cours.

Ce débat qui continue de se poursuivre m’achale considérablement. Quand j’étais au secondaire, dans un collège international, j’ai eu la chance d’avoir pendant deux ans, des cours plus particuliers de religion. Ceux-ci portaient en effet sur la spiritualité des autres peuples (hindouisme, islamisme, bouddhisme, judaïsme, religions amérindiennes, etc.). Culturellement parlant, cela a été d’une grande richesse. Mélange d’histoire, de mythes, de coutumes, de façon de percevoir la vie… Je pense également que cela a contribué à l’ouverture d’esprit des étudiants qui ont participé à ces cours. De mon côté, j’en garde de très bons souvenirs. Beaucoup plus que l’ensemble des cours de religion catholique que j’ai eus.

Quand je vois des parents qui tiennent mordicus à ce que leurs enfants reviennent à l’enseignement du bon vieux temps, à notre bonne vieille religion catholique, ça m’énerve! Surtout dans une société qui se dit maintenant laïc. Voulez-vous bien me dire pourquoi remettre ce cours au programme? Parce que ça fait partie de notre culture? Parce que c’est la seule façon de véhiculer les bonnes vieilles valeurs québécoises? Voyons donc! Et pas besoin de ça pour se sentir Québécois. Et j’en suis une qui est très fière de l’être. Mais de l’intérêt pour les autres cultures, j’en ai. Et la religion des autres en fait partie. L’enseigner aux étudiants, c’est aussi contribuer à faire taire les préjugés, qui on le sait, foisonnent au sein de notre société.

Peut-être que le cours actuel n’est pas encore au point. C’est normal, après si peu de temps. Mais pourquoi ne pas voir les points positifs de l’enseignement d’un tel cours? Valeur d’ouverture, de respect de l’autre et des différences, voilà ce qui est important dans le monde d’aujourd’hui.

6 commentaires:

  1. Tout à fait d'accord avec toi Valérie! Faut dire que j'ai suivi les mêmes cours. :-) Peut-être que si les parents les suivaient aussi, ils changeraient d'avis! Ça ne peut qu'être bénéfique de connaître les autres religions et de s'ouvrir à d'autres cultures. Je trouve la situation assez ironique, car on Québec, la religion catholique a pris le bord après la révolution tranquille, les gens ne pratiquent presque plus, mais faut croire qu'ils tiennent encore à ce qu'elle ait sa place dans leurs écoles. S'ils tiennent tant à l'éducation religieuse de leurs enfants, qu'ils les traînent à la messe les dimanches et remplissent ces grandes églises vides. Mais je doute sérieusement qu'ils le fassent...

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  2. Je supporte votre opinion les filles! Ce serait une sorte d'aliénation que de retourner en arrière et d'enseigner uniquement la religion catholique. On prône la tolérance et l'ouverture aux autres, et bien ca commence par la compréhension de leur culture donc de leur religion.

    Amélie

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  3. Salut les filles!

    Vous imaginez bien que je vais défendre mon parti sur ce coup là.

    Premierement. Devrait t'il y avoir un cours d'éthique et de culture religieuse? Oui totalement. Une infime minorité de citoyens veulent que l'on revienne a l'enseignement religieux. Ce n'est pas du tout une option. L'école est laïc. Point.

    Deuxièmement. Le cours d'éthique et de culture religieuse n'en a que le nom. Ce n'est pas un cours d'éthique et de culture religieuse. Dans son programme, il n'y a pas d'objectifs d'apprentissage des rites et coutumes des autres religions. Ça n'a rien a voir avec le cour que nous avions suivi au secondaire ou encore a l'ancien cours de morale. C'est la démonstration de Joëlle.

    Ce n'est pas le cours le problème. C'est le programme. C'est lui qu'il faut flusher et réécrire au complet.

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  4. Bonjour Philippe!

    En effet, si le cours a des lacunes, il faut absolument y remédier. Par contre, l'idée à la base n'est pas mauvaise. Elle mérite juste d'être peaufinée. Je ne flusherais donc pas le programme, mais je l'améliorerais ou le transformerais, s'il est si loin des objectifs de base. Je pense aussi que tout nouveau programme n'est jamais parfait au départ. Cette analyse de Joëlle Quérin fera peut-être avancer les choses dans le bon sens.

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  5. @ Valérie

    Si tu veux que ça ressemble aux cours de religions que nous avons suivi au secondaire, ça va prendre une refonte du programme!

    Si c'était moi le pédagogue du ministère, je partirais de là. J'y ajouterais quelques notions d'éthique, un peu de développement de la pensée critique, les droits de l'homme, etc... (un peu de l'ancien cours de morale, quoi...)

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  6. Oui, d'accord avec toi Philippe. Ce matin, j'ai d'ailleurs entendu quelques exemples d'exercices que doivent faire les élèves dans leurs cours, et je comprends ce que tu voulais dire par refonte du programme. C'est vrai que ce n'est pas tout à fait l'idée que je me faisais d'un cous d'éthique et de culture religieuse. Souhaitons que le nouveau débat amène cette restructuration du programme.

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